FOUDRE, une légende en quatre saisons.

Cette fresque est un cinéma en zig zag, à l’image des ramifications de l’éclair.

Il décline son sujet dans plusieurs pays du monde et sur plusieurs siècles, simultanément, sous une forme documentaire et légendaire.

Photo d’Alex Hermant – le chasseur d’orage – Eclairs Bayonne –

L’Automne course un chasseur d’éclairs, identifié au dieu de la foudre syrien, Baal. Visionnaire, Baal projette 25 ans de ses archives vidéographiques sur la foudre, donne les clés scientifiques de ce phénomène fabuleux et dévastateur à la fois. On rejoue le drame de cinq victimes sous la forme d’une chorégraphie se déroulant sur le lieu précis de leur foudroiement où, pour la plupart, aucune d’entre-elles n’étaient jamais retournées. La voix de Baal est incarnée par le chanteur et guitariste Rodolphe BURGER.

L’Hiver, cherche à analyser la mélancolie, stade ultime de la dépression, et la manière dont on peut en venir à bout. Un médecin psychiatre incarne le dieu et la planète sombres de Saturne, se déplace en Afrique, en Syrie pour remonter aux sources de ses propres origines et celles de certaines pratiques ancestrales : un rituel pratiqué par des femmes au fin fond de la Guinée Bissau, des derviches tourneurs et un poisson torpille qui, dans l’antique ville d’Alep, portent le secret de la guérison. Dans le même temps, cinq patients mélancoliques, au ralenti, et dans des lieux qui figurent leur mal de vivre, témoignent de leurs longs parcours singuliers pour revenir à eux et au jour.

Le Printemps fait revivre Syméon le stylite, un fou de Dieu qui vécut 40 ans debout en haut de sa colonne. Syméon est mort foudroyé en Syrie, dans le  désert de Cham près de Palmyre.  Mais il est aussi celui qui fouille la terre, raconte l’histoire véritable du savon d’Alep qui est un chaudron empli de mythologies. Et encore la manière dont la foudre engendre une fois par an, au printemps, une truffe aphrodisiaque appelé Kama dont on sait qu’elle existe sous la forme du « Légume d’ Allah » dans le récit des Mille et une Nuits.

L’Été met en scène, à partir du texte de LA DISPUTE de Marivaux, le coup de foudre amoureux entre deux créatures d’intensité, Azor et Églé, isolés dans une île appelée Sutra. Dans cette île de paradis, elles mangent la Kama, le fruit défendu, et alors folles d’amour, en sont chassées. Atomiques, elles sont examinées comme les souris d’un laboratoire, observées du dix-huitième siècle où elles voient le jour jusqu’à aujourd’hui où elles plongent dans la nuit.

Enfin ramifiés, Baal, Saturne, Syméon, les mélancoliques, les foudroyés rejoignent les amants déchirés dans le bal nocturne de la foudre.